débat 2017 b

Débat présidentiel : faux sourires, grand mépris et vraie colère

Mercredi 04 mai se tenait le débat de l’entre-deux-tours de l’élection présidentielle, opposant Emmanuel Macron à Marine Le Pen. Si les mots échangés relevaient davantage de l’invective que de la confrontation des projets, les nombreux signes d’émotions des candidats ont également été le reflet d’un débat particulièrement agité. Retour sur les trois principales émotions montrées par les candidats lors du débat.

 

 

Chapitre 1 : les faux sourires des candidats

Première expression récurrente de ce débat (combat ?) particulièrement houleux : les sourires. Ou plutôt, les faux sourires.

Si les deux candidats en ont usé et abusé, c’est bien Marine Le Pen qui lors de ce débat, comme sur l’ensemble de sa campagne d’ailleurs, détient le record de faux sourires.

Plus précisément, le caractère factice des sourires était ici révélé par deux éléments :

  • Un timing d’apparition / disparition des sourires trop abrupte, donnant une impression de sourires « sur commande ». Comme s’il avait été conseillé à la candidate de tenter d’adoucir son image, de la dédiaboliser, à travers des expressions faciales positives quasi-systématiques.
  •  L’absence de contraction du muscle orbiculaire de l’œil, celui qui produit les fameuses pattes d’oies révélatrices des vrais sourires de joie, en plus du muscle zygomatique. Cette absence est particulièrement notable dans les sourires d’Emmanuel Macron.
Exemple de faux sourire entre 00:20:40 et 00:20:41

 

Chapitre 2 : le mépris de Macron

Petite révolution de ce débat : les plans de coupe. Pour la première fois, le spectateur avait donc accès aux réactions d’un candidat, lorsque l’autre parlait.

On a ainsi pu assister à de nombreuses expressions faciales de mépris d’Emmanuel Macron, sans doute involontaires, caractérisées par des sourires asymétriques ou unilatéraux. Notamment, lorsqu’il cherchait à pointer du doigt ce qu’il considérait comme des imprécisions de son opposante.

Par exemple lors de l’échange suivant :

M. Le Pen : Je revalorise les petites retraites, car vous allez taper sur les retraités.

E. Macron : Non, je les revalorise aussi Mme Le Pen.

 

Expressions de mépris à 00:10:01, 00:34:35, 00:34:36 et 00:35:29

 
Avec un risque pour le favori des sondages : paraître hautain ou condescendant auprès des électeurs indécis.
 

Chapitre 3 : la vraie colère de Le Pen

Paradoxalement, chacun des candidats semblait se féliciter que le masque de l’autre tombe pendant le débat.

A cet égard, la passe d’armes entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen au sujet du plan de dépenses de la candidate frontiste était particulièrement intéressante (entre les minutes 38 et 39).

E. Macron : Madame Le Pen nous a fait une liste à la Prévert pour montrer sa générosité. C’est formidable, c’est entre 100 et 150 milliards de dépenses nouvelles.

M. Le Pen : Ce n’est pas de la générosité, M. Macron, je rends leur argent aux Français. C’est leur argent. Vous oubliez ça.

Index pointé vers son contradicteur, Marine Le Pen affiche lors de cet échange une expression de colère véritable, paupières et lèvres contractées.

Et qui sera sûrement qualifiée par ses partisans, pour reprendre les mots de Ségolène Royal en 2007, de « colère saine » – tandis qu’elle sera interprétée comme un exemple d’agressivité de M. Le Pen par ses détracteurs.

 

Que retient-on, en définitive, de ce débat présidentiel 2017 ?  

Rien, si ce n’est le sentiment d’une grande chamaillerie télévisée.

Notre conseil aux candidats pour 2022 : pour paraître plus présidentiel, adoptez une plus grande neutralité émotionnelle.

 

 

Crédits photos et vidéo : TF1, LCI

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